Sites naturels
Ces espaces naturels constituent le patrimoine vivant de Poussan. Ils sont le fruit d’une cohabitation millénaire entre l’homme et son environnement, entre pastoralisme, agriculture et sauvegarde des équilibres naturels. Leur protection et leur mise en valeur sont essentielles pour les générations futures.
Localisation et cadre
Situées à la lisière nord de Poussan, la garrigue et la forêt communale occupent les coteaux calcaires qui s’élèvent au-dessus de la plaine agricole. Le couvert boisé planté est géré depuis 2019 par l’Office National des Forêts dans le cadre d’un Plan d’Aménagement Forestier. Une partie de nos espaces naturels (vers la réserve) est également gérée par Sète Agglopôle Méditerranée.
Écosystèmes et biodiversité
Cette zone mixte offre un contraste saisissant : d’un côté la garrigue, couverte de chênes kermès, de thym, de romarins et d’orchidées sauvages abondantes au printemps ; de l’autre, une forêt rafraîchissante, densifiée par des chênaies méditerranéennes. Entre ces zones se développent mares temporaires et prés humides, habitats essentiels pour les chauves‑souris et le lézard ocellé.
Usages et gestion locale
La commune a structuré cette forêt au travers d’un plan d’aménagement communal élaboré avec l’Office National des Forêts, combinant gestion durable, prévention des incendies et maintien des itinéraires de promenades.
Sa classification Natura 2000 souligne l’importance de ces milieux.
Un atlas participatif de la biodiversité communale, fédérant habitants et naturalistes, a été réalisé conjointement avec les communes de Montbazin et Villeveyrac qui bénéficient d’un patrimoine naturel et culturel commun à celui de Poussan. Nos trois communes sont attachées à la préservation et à la conservation des espèces de faune et de flore de leur territoire. Intitulé “Atlas de la biodiversité des garrigues”, il est disponible dans le CLOUD à la rubrique Ville verte / ABC des Garrigues
Activités et recommandations
Promenade entre sous-bois et maquis, observation de la flore printanière et de la faune discrète (oiseaux, reptiles, papillons). Le respect des chemins balisés et la prudence lors des fortes chaleurs sont essentiels.
Les capitelles
Les capitelles sont de petites cabanes rurales en pierre sèche, bâties sans mortier selon des méthodes néolithiques, héritées des paysans-abris installés dans les garrigues. À Poussan, on en dénombre plusieurs, restaurées par l’association “Pierres et chemins de la Moure” et le Cercle de Recherches sur le Patrimoine Montbazinois (CRPM) depuis 2015–2019, notamment les capitelles de Villesèque et Garrigue Plane.
Patrimoine et sens
Ces constructions illustrent une architecture vernaculaire traditionnelle, résultat d’un savoir-faire local, adapté aux contraintes du climat et du terrain. Les restaurations menées ont redonné vie à ce patrimoine rural, en conservant la mémoire du travail agricole d’autrefois et enrichissant le paysage d’un attrait historique.
Découverte et recommandations
Un itinéraire balisé (points bleus) part de la rue Pasteur : le « chemin des capitelles », d’environ 5 km, conduit à travers la garrigue odorante (ciste, thym, romarin) jusqu’à une vingtaine de capitelles, dont certaines enterrées ou dotées de lavognes (réservoirs d’eau), ainsi qu’une bergerie ancienne et le « trou de Bonnefoy ». Le circuit est accessible facilement, bien que peu ombragé. Préférez les balades en mi-saison. Se munir d’eau, suivre les panneaux bleus, et rester attentif, car les capitelles sont fragiles et encore en cours de consolidation.
Localisation et panorama
À la frontière nord-est de Poussan, ce massif calcaire se déploie jusqu’à Montbazin et Villeveyrac. Les sommets offrent une vue à 360 ° : étang de Thau, Mont Saint-Clair, plaines de Gigean et parc éolien d’Aumelas
Paysage et héritage
Recouvertes d’une garrigue dense (chênes kermès, bruyères) entrecoupée de lavognes, capitelles et ruines pastorales, les collines évoquent une ambiance hors du temps. Depuis 2009, elles constituent aussi une appellation viticole IGP Collines de la Moure.
Sentiers et exploration
Un sentier de randonnée de 12,5 km, au départ de Montbazin, est balisé et propose un parcours interactif via une appli des Écologistes de l’Euzière (photos, sons, points d’intérêt). Plusieurs itinéraires relient ce territoire à Poussan.
Conservation et valeurs
Les collines font partie du site Natura 2000 “Montagne de la Moure – plateau d’Aumelas”, protégé pour ses milieux ouverts, sa flore diversifiée et ses espèces de chauves-souris. Elles conjuguent nature, culture viticole et patrimoine bâtis, riches d’un récit naturel et humain.
Contexte historique
La Via Domitia, première route romaine construite dès 118 av. J.-C., traverse la Gaule narbonnaise, reliant l’Italie à l’Espagne. Une portion de ce tracé historique traverse le périmètre de Poussan, visible aujourd’hui via des chemins de randonnée en partie utilisés comme variante du GR®653D vers Compostelle.
Vestiges et usage
Au fil de cette voie millénaire, on peut encore discerner des traces de structure romaine, intégrées aux chemins actuels. Utilisée depuis l’Antiquité pour le commerce et la mobilité, elle est devenue un itinéraire de patrimoine, jalonné de panneaux et de repères tout au long du parcours.
Découverte et recommandations
Accessible à pied, à cheval ou à vélo, ce passage offre une immersion sur un morceau d’histoire durable. Emprunter la portion entre anciens tronçons et chemins ruraux permet de ressentir la continuité du temps et la permanence de l’usage de la terre.
Les Oulettes sont des résurgences naturelles situées en bordure des garrigues au nord de Poussan. Après de fortes pluies ou des épisodes de neige, l’eau s’infiltre dans le sous‑sol, forme une réserve et jaillit soudainement avec force, comme un torrent venant du dessous. A Poussan, on dit « Les Oulettes sont sorties ! ». Le site a été acquis par la commune (≈ 10 000 m²) pour le protéger.
Pourquoi sortent-elles ?
- Déclencheur : Intempéries récentes (pluie intense ou neige)
- Mécanisme : Infiltration dans les couches souterraines, puis débordement une fois la pierre karstique saturée .
- Fréquence : Généralement, après une première sortie, elles réapparaissent deux autres fois dans l’année
Découverte et recommandations
Elles sont accessibles facilement en début de garrigue sur le chemin des Oulettes (en direction de Villeveyrac). Il faut y aller juste après de fortes pluies ou la fonte des neiges. Elles sont éphémères. Attention : zone boueuse et glissante
La Vène est un ruisseau méditerranéen d’environ 12 km, prenant sa source près de Cournonsec (vers 35 m d’altitude), traversant Montbazin puis Poussan, avant de se jeter dans l’étang de Thau au niveau de Balaruc‑le‑Vieux. Son cours modeste, avec un débit moyen avoisinant 25 m³/h, peut se transformer en un flux impressionnant atteignant jusqu’à 1 500 m³/h en période de crue.
Un cours d’eau structurant pour le territoire
- Rôle écologique
La Vène joue un rôle précieux pour la biodiversité locale : eau claire, bancs de petits poissons et observations fréquentes de martin‑pêcheurs témoignent de sa bonne qualité.
- Traces d’un passé actif
Autrefois, la rivière était au cœur de la vie locale : jusqu’à six moulins étaient encore en activité il n’y a pas si longtemps, notamment trois à Montbazin, utilisant la force de l’eau pour moudre les céréales.
- Gestion et suivi
Plusieurs stations de surveillance, dont “La Vène à Poussan”, assurent un suivi continu de son état hydrologique et physico‑chimique. Les données montrent une bonne santé globale, même si, comme ailleurs, la rivière subit des pressions en période de dérèglement hydrique régional.
Un élément central de la gestion de l’eau
La Vène s’inscrit dans un contexte global de gestion de la ressource en eau. Poussan dépend de la Vène et de ses affluents pour réguler ses besoins, notamment lors de stress hydrique . En été, quand le débit diminue, des mesures de restrictions sont parfois mises en place pour préserver la ressource.
Une invitation à la découverte
Le parcours de la Vène offre un cadre agréable aux promeneurs et amoureux de la nature. Accessible près de la ferme du Mas de la Moulière et le parc Issanka, elle peut se découvrir au fil de sentiers tranquilles. En été, son eau transparente crée une atmosphère propice à l’observation de la faune aquatique, et parfois même à un moment de fraîcheur improvisé.
La Lauze est un petit cours d’eau qui traverse Poussan, affluent de la Vène ; il figure parmi les ruisseaux nommés dans la toponymie locale. Son parcours s’étend de l’arrière du jardin public jusqu’au pont autoroutier et au-delà.
Actions de nettoyage et d’entretien
Des chantiers et des journées citoyennes organisés par la ville, le Syndicat Mixte du bassin de Thau (SMBT) et Sète Agglopôle Méditerranée permettent de retirer les déchets et de désencombrer le lit du ruisseau, tout en préservant la ripisylve, bénéfique à la biodiversité.
Lors de la Fête de la nature en 2023, l’association Wings of the Ocean a récolté environ 180 kg de déchets (soit 710 L), en majorité plastiques, sur les berges et le canal de la Lauze.
Entretien des infrastructures
En 2017‑2018, la Lauze a fait l’objet de travaux majeurs où Vinci‑autoroutes (ASF) et Razel‑Bec ont réhabilité une buse de passage sous l’autoroute A9, consolidée manuellement et complétée par une seconde buse plus petite à côté avec escaliers, murs renforcés et bassin d’amortissement pour assurer la bonne évacuation des eaux pluviales.
Pourquoi ces efforts sont-ils cruciaux ?
- Préserver la biodiversité locale : les végétaux souples sont conservés pour maintenir des corridors écologiques
- Prévenir les inondations : le nettoyage et l’entretien des busages garantissent un écoulement fluide en périodes pluvieuses.
La crique de l’Angle – Un joyau humide entre Poussan et Balaruc le Vieux
Située à l’extrémité est de la lagune de Thau, la crique de l’Angle s’étend sur environ 44 ha de marais et de prés salés, formant l’une des zones humides les plus remarquables de notre territoire. Elle se situe à la confluence de la rivière La Vène et des eaux saumâtres de l’étang de Thau, offrant un habitat particulièrement riche et complexe.
Un sanctuaire écologique
Classée ZNIEFF (zone naturelle d’importance écologique, faunistique et floristique) et intégrée au réseau Natura 2000, cette crique est un véritable paradis pour la faune et la flore. Les mélanges d’eaux douces et salines créent une mosaïque d’écosystèmes : roselières, sansouïres, rives vaseuses… Idéaux pour les espèces adaptées à ces milieux variés.
Une avifaune exceptionnelle
Le site est particulièrement prisé des ornithologues amateurs comme professionnels. On y côtoie flamants roses, hérons cendrés, aigrettes garzettes, avocettes élégantes, échasses blanches, mouettes rieuses, sternes naines, cormorans, canards colverts et bien d’autres. Les flamants roses, dont la coloration est liée à leur alimentation (crevettes et phytoplancton), y résident parfois toute l’année.
Une halte entre patrimoine naturel et bâti historique
À la rencontre des eaux, la crique offre un panorama tranquille, où l’on peut surprendre le reflet du village fortifié de Balaruc‑le‑Vieux dans la lagune. Une promenade le long de la voie verte permet une immersion douce, respectueuse et familiale dans ce cadre protégé.
Découverte et recommandations
- Pour y accéder, prenez la D613 en direction de Balaruc‑le‑Vieux, puis la D2 après le pont. Suivez les panneaux jusqu’à la voie verte, où un chemin en terre permet le stationnement de départ.
- Balade accessible : le sentier aménagé, d’une longueur d’environ 3,4 km aller‑retour (compter 1 h), est adapté aux piétons, cyclistes et personnes à mobilité réduite.
- Loisirs sur place : aire de pique‑nique, parcours de santé et mini‑golf agrémentent le site, à proximité de petits espaces de détente.
- Stationnement : des aires de parking simples, non délimitées mais gratuites, sont disponibles le long de la voie verte, accessibles en suivant la D2 vers le site.
- Respect du lieu : site fragile en période de nidification, il est recommandé de rester sur les sentiers et d’éviter les dérangements, afin de préserver la quiétude des espèces protégées .